Du 11 au 24 mai, nous avons participé à l’exposition conjointe Rivages. Nous étions trois : Irina Chanko, Alexei Vorobiov et moi.  

Lorsque le commissaire d’exposition travaille avec le matériel déjà soumis, la recherche du concept unique pour une exposition de trois peintres différents devient une tâche complexe mais non moins intéressante. Ici, nous avons choisi la solution visiblement la plus appropriée (quoique évidente)consistant à trouver une image commune, présente sur les tableaux des trois  exposants.

Cette image se traduit par la représentation graphique des rivières ou des côtes qui, ayant une signification propre à chaque peintre, servent en même temps à réunir les œuvres placés dans une espace unique.

Rappelons-nous cependant une interprétation populaire de la pensée d’Héraclite, mentionnée à l'époque par Merab Mamardashvili : « Enfin, dire que les choses appartiennent au passé ou viennent du passé équivaut à dire que le monde peut nous être donné deux fois. L’idée d’Héraclite que l’on ne peut descendre deux fois dans le même fleuve signifie que le monde ne nous est donné qu’une fois et qu’il n’existe pas en vieillissement ; l’homme y occupe une place historique et non pas une place naturelle ».

D’ailleurs, ceci n’oblige pas le visiteur à percevoir l’ensemble des œuvres exposés sous le même angle. Il est vrai que parfois le plus important se trouve à la surface.

Nikita Nesterov,
commissaire d’exposition